
« Nous espérons que tes règles et ta sagesse t'étranglent. »
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Les bruits de pas cessèrent, la jeune femme se tourna et vit six patients aussi dérangés que l'infirmière. Parmi ces patientes, il n'y avait qu'une seule fille, le reste était composé d'hommes.
L'infirmière avait un sourire narquois dessiné sur ses lèvres, ce sourire lui donnait des joues encore plus marquées, ses yeux étaient plissés et des petits plis qu'elle avait aux côtés de ses yeux étaient davantage dessinés. Son vieux rouge à lèvres couleur saumon était craquelé, ses petits grains de beauté ressemblaient à des gros points noirs que l'on aimerait retirer.
Cette infirmière à la tenue si vieille, si usée, si sale, si abîmée par le temps. Depuis combien de temps ce centre existait-il ?
« On va bien voir si tu mens. Lança un des patients. Chopons-la !
-Si l'un de vous me touche, j'espère que vous avez une bonne assurance. Répondit-elle d'une voix cinglante. »
Tout le groupe s'élança sur elle comme si il s'agissait d'un tournoi de rugby, le groupe fonçait tête baissée sur elle, même l'infirmière.
Bianca se jeta au sol pour ramper sous leurs jambes, l'un d'eux lui attrapa la jambe et la tirait. Cette dernière se tourna légèrement et donna un violent coup de pied dans la mâchoire de celui qui lui avait attrapé la jambe et elle se mît à courir vers le couloir de sa chambre.
Le couloir était devenu complètement sombre, les néons étaient tous éteints, ce n'était pas l'obscurité qui allait freiner sa course.
Elle appuya sur un interrupteur et la lumière s'alluma. Elle longea le couloir et poussa une grosse porte qui menait à une longue rangée d'escaliers. Il n'y avait que de faibles lumières, la jeune femme descendit par les rampes d'escaliers qui la faisaient glisser rapidement étage par étage.
Elle entendait les patients crier des insultes ainsi que des "où est-ce que tu vas comme ça ?" qui raisonnaient dans toute la cage d'escaliers, leurs pas piétinants les marchés donnait des sueurs froides à Bianca.
Elle entendait des bruits de portes qui se claquaient derrière elle, cela rajoutait de la frayeur.
Une fois arrivée au derniers escaliers qui étaient remplacés par une autre porte ainsi que des murs, Bianca poussa de nouveau la porte et se trouva dans un petit couloir.
Les caméras de surveillance furent exceptionnellement éteintes, ce que la blanche trouva étrange. Sans perdre de temps, elle entra dans la réserve afin de chercher les vêtements qu'elle s'était fait prendre lors de son arrestation et s'en alla vers la porte de sortie.
Malheureusement, la porte était fermée...
Bianca lâcha un juron et alla vers la salle d'attente pour trouver le plan et surtout trouver l'emplacement de la porte de secours. Il y en a toujours une.
Bianca prit la porte qui menait à une autre salle d'attente faite pour on-ne-sait-quoi. Une petite lumière verte avec un panneau avec écrit dessus "sortie de secours" était à la gauche de la pièce, Bianca poussa la porte tant bien que mal.
Cette porte était fermée aussi.
« Où est-ce que tu t'es cachée ? Hurlait la voix de l'infirmière de tout à l'heure. »
Bianca chercha une fenêtre et d'autres passages disponibles afin de s'enfuir. Elle voyait la lumière d'une lampe de poche s'agiter derrière la pièce où elle se trouvait.
Elle fouilla dans ses poches et put trouver de vieux bouts de ferrailles, elle les tordait dans tout les sens afin de crocheter la serrure de la porte de secours.
Un violent bruit de porte résonna qui fit sursauter la jeune femme aux yeux verts.
L'infirmière était entrée et pointait sa lampe de poche sur son visage.
« Je t'ai trouvée. »
Cette dame affichait une mine menaçante, elle devait à tout prix sortir. La lumière de la lampe de poche commençait à agacer Bianca qui lâcha ses vêtements.
L'infirmière s'approchait lentement d'elle, la jeune femme fonça donc sur l'infirmière qui voulut lui donner un coup de poing au visage. Bianca évita son poing en l'attrapant tout en se plaçant à sa droite, elle lui donna un grand coup de pied dans le ventre qui plia l'infirmière en deux.
Après ce coup, la blanche qui tenait toujours sa main l'entraîna au sol et plaça son bras entre ses jambes et serra son étreinte.
Le poids de ses muscles contre le bras de la dame la faisait hurler de douleur. On entendit un petit "crac".
La dame bougea son autre bras pour tenir son autre bras mais Bianca prit l'autre bras de l'infirmière et le plaça contre sa colonne vertébrale tout en plaçant son genoux sur son bras et elle s'assit de nouveau, un genou à terre et l'autre appuyé sur son dos. D'autres hurlements se firent entendre ainsi qu'un plus grand "crac".
« J'espère que tu as une bonne assurance. Répéta Bianca. »
La femme pleurait. Elle était incapable de bouger ses bras. La jeune femme aux cheveux blancs la regardait d'un air dédaigneux.
« Arrête de chialer pour des bras, estime-toi heureuse que je ne te brise pas les jambes.
-Ça fait mal... »
Les petits yeux en larmes de l'infirmière affichaient de la douleur, Bianca se mît alors à fouiller cette dernière et trouva un trousseau de clefs puis lâcha un bref "merci" tout en reprenant les vêtements qu'elle avait posé par terre quelques minutes auparavant.
Ce trousseau comportait des numéros de salles et de portes, Bianca trouva rapidement la clef servant à ouvrir la porte de secours, tourna plusieurs fois la clef dans la serrure jusqu'à sentir la porte se déverrouiller et sortit tout en jetant le trousseau vers l'infirmière qui ne bougeait plus.
Il faisait nuit, la lune était presque pleine. Il y avait des arbres, des petits chemins ainsi qu'un petit cours d'eau. Bianca décida de suivre l'un des petits chemins parsemés d'arbres et de lampadaires, la fraîcheur de la nuit était agréable malgré de froid.
Bianca enfila les vêtements qu'elle a pu reprendre et continua sa route jusqu'à tomber devant une route faisant une grande boucle. Cette route donnait sur Las Vegas illuminé, un sentiment de satisfaction grandissait en Bianca.
Elle commença à courir sur la route qui affichait des panneaux, des lampadaires ainsi que des petits locaux commerciaux qui étaient fermés.
Elle courrait comme si sa vie en dépendait. Plus jamais elle ne mettra les pieds dans un centre de désintoxication, plus jamais elle n'aura à faire à des infirmières aussi détraquées que les patients.
L'être humain est fou.
L'être humain est fou et Bianca le sait. Bianca est folle, elle est l'une de ces folles qui cherchent désespérément de l'aide lors d'une évasion, poursuivie comme une fugitive. Et si ils la retrouvaient avant qu'elle ne retrouve ses amis ?
Impossible, elle a brisé les bras de cette infirmière loufoque et elle a semé les autres patients. Ils ne peuvent pas savoir où elle se trouve, Bianca connaît Las Vegas comme quelqu'un qui connaît sa maison ainsi que chaque recoins des pièces.
À présent, la jeune femme aux yeux verts luisants pouvait s'évader l'esprit tranquille, Meiko va la retrouver, Yuka va la retrouver... Pokerman va la retrouver.
Une fois entrée dans Las Vegas, elle attendait près d'un abri-bus, la pluie commençait à tomber et à faire énormément de bruits. Les bruits des véhicules qui roulaient sous la pluie fascinait Bianca.
Les roues heurtaient les flaques d'eau et créeraient des petites vagues ainsi que des petits bruits, les phares illuminaient les routes mouillées, on pouvait même voir les gouttes d'eau tomber grâce aux lumières des phares ainsi qu'aux lumières des lampadaires et des panneaux à néons lumineux.
Le bus ne passait plus à cette heure-ci, il y avait seulement des voitures et des motos. Plus loin, Bianca vit une cabine téléphonique et saisit sa chance.
Elle était près du Mob Museum de Las Vegas, le logement de Yuka était à une dizaine de kilomètres. Pas de temps à perdre pour téléphoner, Bianca se mît à courir en direction du centre-ville.
Ses vieilles chaussures frappaient le sol de ses pas dans sa course, elles frappaient les flaques d'eau qui les mouillaient de l'intérieur et qui donnait la sensation d'avoir les pieds poisseux.
Le casino dans lequel la jeune femme allait toujours était ouvert, peut-être qu'elle allait trouver quelqu'un ? Non, ses amis ne vont plus au casino depuis les histoires avec Clayten Overwolf ainsi que la mafia qui en a après Pokerman, ils ne doivent pas être là.
Des sirènes de police raisonnaient derrière Bianca, est-ce que c'est pour elle ? Pas de temps à perdre, elle doit se cacher.
Ses longs cheveux blancs furent cachés dans le col de ses vêtements et la jeune femme alla se réfugier dans une petite ruelle qu'elle connaissait bien.
Cette ruelle était un raccourci afin d'aller dans des bars et des restaurants dans lesquels la police n'ose pas s'approcher. Malgré tout, les sirènes de police se rapprochaient d'elle, elle avait peur.
Alors Bianca longea la petite rue et entra dans le Pride.
Une douce musique était présente dans ce bar, Bianca vit des couples homosexuels danser un slow tout en s'embrassant, d'autres s'embrassaient par terre ou contre les murs du bar pendant que d'autres personnes buvaient et dansaient seules.
Bianca connaissait la barman de ce bar, elle était une grande cliente. Dans ce bar, ils faisaient des boissons et des desserts que personne ne pouvait trouver ailleurs.
Ils faisaient une glace spéciale, il s'agissait d'un grand verre à bière avec de la bière au fond, une boule de glace à la vanille avec du coulis de caramel ainsi que des petites rondelles de pommes sur les bords du verre.
C'était le dessert préféré de Bianca. Ils avaient aussi des glaces au cannabis, des mojitos spéciaux, des boissons qui changeaient de couleur ainsi que d'autres qui étaient enflammées avec de la glace dessous et des fruits ou des légumes.
Après avoir observé les pièces de son lieu préféré, la jeune femme se dirigea vers le bar qui se trouvait au fond de la piste de danse ainsi que des tables. Elle reconnut la barman qu'elle connaissait bien au loin qui fumait une cigarette vers la petite fenêtre.
La blanche s'approcha du bar et balança des petits billets froissés qui étaient dans l'une de ses poches depuis longtemps, la femme en question posa sa cigarette sur son cendrier et se rapprocha tout en regardant Bianca dans les yeux.
« J'ai cru que tu t'étais faite tuer !
-Les gens ne sont pas assez malins pour me tuer. Déclara Bianca. »
La douce musique du bar avait changée, ils passaient de la musique pop et les clients dansaient. Bianca commanda son dessert préféré et prit le temps de regarder ce qui avait changé dans ce grand bar.
Les murs avaient des guirlandes électriques colorées avec les couleurs de l'arc-en-ciel ainsi que des drapeaux appartenant à toute la communauté LGBT+.
Les cadres et les affiches étaient remplacées par des portraits de célébrités n'étant pas dans la société hétéro-normée comme par exemple le chanteur du groupe Queen ainsi que des citations comme par exemple "It's ok to be Gay" ou des paroles de la chanson "Born this way" de Lady Gaga.
Dans ce bar, il arrive que des personnes homophobes viennent afin d'oppresser la clientèle ainsi que les gérants de ce lieu.
Des personnes dites religieuses aussi viennent faire des discours homophobes, il y a de tout : des personnes religieuses, non-religieuses, des personnes blanches, noires, brunes, blondes, rousses, vertes, arc-en-ciel et cætera. Il y en a pour tout les goûts.
Généralement, ce genre de personnes partent vite après plusieurs menaces.
Une fois sa commande servie, Bianca dévora son dessert et alla en direction des chambres qui appartiennent au bar.
Il y avait toujours des téléphones à disposition dans les couloirs ainsi que dans les chambres du Pride. Bianca attrapa un téléphone près des toilettes du bar et composa un numéro de téléphone.
Bianca et son interlocuteur se donnèrent rendez-vous devant la ruelle du Pride et devaient y être d'ici deux minutes.
La jeune femme raccrocha et partit du bar tout en laissant des petits billets à sa barman préférée. Elle courut vers la sortie de la ruelle, se plaça devant la route et attendit.
Un Chrysler se gara devant elle, une fenêtre s'ouvrit, la jeune femme s'approcha.
Un homme était devant la fenêtre ouverte du véhicule, il avait des cheveux violets et de grands yeux verts. Il avait un piercing à l'une de ses oreilles ainsi qu'un petit tatouage sur son épaule gauche.
« C'est nouveau ce tatouage ? Lâcha Bianca. On dirait un dessin au feutre.
-Heureux de te revoir aussi Bianca... Lâcha l'homme. »
La blanche monta dans le véhicule qui partait vers l'appartement de sa connaissance, la pluie avait cessée de tomber, la route était calme.
Le bruit du moteur du Chrysler ressemblait aux bourdonnements d'une abeille. Le conducteur de la voiture passait de la musique afin d'éviter que Bianca ne s'ennuie.
« Je préfère t'amener chez moi, je laverai tes affaires et t'en filerai d'autres. Dit le violet.
-Merci Haru. »
Il sourit. La nuit était noire, le ciel était dégagé après le passage de la pluie, les étoiles apparaissaient petit à petit.
Le véhicule roulait dans une côte avec des graviers, le bruit des pneus contre ces derniers donnait une sensation étrange, quelques petits graviers venaient cogner le dessous du Chrysler, des petits coups aigües.
Le conducteur s'arrêta devant un appartement, coupa le contact ainsi que la musique et sortit. Bianca le suivit jusqu'à l'intérieur des lieux.
Les locaux étaient plutôt de taille moyenne, la cuisine était petite ainsi que la salle de bain.
« Je participe au championnat dans quelques jours... Avoua Haru.
-On parie combien que tu vas te planter ? Lança Bianca.
-Arrête d'être aussi pessimiste, je me sens libre lorsque je conduis une voiture de course, ne t'inquiètes pas pour moi, ça ne va pas me tuer, j'ai encore beaucoup de choses à vivre... »
Bianca lança un petit "y a intérêt !" avant de partir vers la salle de bain pour se laver. Le jeune homme soupira et s'allongea sur son lit tout en allumant une cigarette.
Il repensait à sa vie d'avant, quand il était encore un adolescent têtu et plein d'ambition, quand il était amoureux, quand il est tombé dans la drogue puis qu'il est parti en centre de désintoxication et qu'une fois sorti, il découvrit son nouvel amour : les courses de voitures.
Quelquefois, cela pouvait être dangereux, tout dépendait du pilote ainsi que de son équipe. L'équipe du pilote est sensée vérifier si la voiture du pilote n'a aucun problème, elle modifie et améliore les capacités du moteur afin d'avoir une vitesse maximale constante et d'éviter que le moteur ne surchauffe ainsi que toutes les autres anomalies.
Haru avait peur, très peur même. Il avait peur de perdre. Il ne faisait que gagner les courses ainsi que tout les autres championnats. C'était la première fois qu'il allait participer au championnat du monde de courses de voitures. Et si il gagnait ? Après tout, il a toujours eu de la chance.
Son petit tatouage qu'il s'était fait faire sur l'épaule représentait les atomes et la molécule de la sérotonine, un tatouage représentant l'hormone du bonheur.
Un déséquilibre de sérotonine peut amener à la dépression, cette maladie fréquente et destructrice contre laquelle il a dû se battre il y a encore quelques années.
Deux jours passèrent. Haru s'entraînait, Bianca récupérait des armes ainsi qu'un avis de recherche à propos de dealers de la région, elle voulait fuir son réseau de drogue. Ses clients, ses fournisseurs, ses dealers... Tout ce réseau disparaîtra de sa vie.
C'était le moment de revenir en ville.
Bianca portait une parka noire sur un débardeur blanc simple, un jean large retenu avec une ceinture, elle portait un grand sac à dos.
Ses cheveux blancs étaient propres, ses yeux verts luisants brillaient de vie. Il était temps de retrouver Pokerman et Meiko.
Haru l'emmena jusque dans le centre-ville en voiture et partit se garer afin de l'accompagner jusque chez sa petite s½ur.
Le violet martela distinctement la porte trois fois de suite avec les phalanges de sa main. Il ouvrit la porte et la referma derrière lui et Bianca.

A-nyan, Posté le samedi 09 septembre 2017 04:42
Fan-De-Fiction17 a écrit : " "
Parce que Bianca connaît du monde eheh. :3
La coïncidence ? Je ne vois pas de quoi tu parles...
Parce que Bianca est jalousée par tout le monde !
Eheh, j'aime faire flipper les gens. 8)
Self-défense/jujitsu, y a des techniques qui peuvent briser les os... ^^
Ow, merci d'avoir relevé cette erreur, je vais la corriger de ce pas !
Merci mon Kinder !
Bianca est toujours intense, eheh. :3
J'ai adoré l'écrire !
Merci beaucoup, je t'aime aussi. <3